Une punaise pas si plate que ça!

Aradus robustus 1
A. robustus au creux de ma main

L’observation des insectes nous conduit inéluctablement à faire de nouvelles découvertes. L’été dernier, je rescapais de ma piscine un insecte qui ressemblait à s’y méprendre à un petit bout d’écorce plat.

Ce dernier était en effet étonnamment plat et, de toute évidence, il s’agissait d’un hémiptère – ordre qui comprend les punaises. Je mis mes photos sur Facebook afin d’avoir un coup de main pour l’identification de l’étrange petite bête. En parallèle, j’effectuai quelques recherches sur Internet qui me conduisirent rapidement à une intéressante trouvaille : il s’agissait d’une punaise plate (de l’anglais « flat bug »), de la famille Aradidae. Un insecte qui porte bien son nom, quoi!

Ce constat fut corroboré par des collègues entomologistes chevronnés (je vous rappelle bien humblement que je suis entomologiste amateur pour ma part), qui allèrent même jusqu’à confirmer l’espèce en question : Aradus robustus.

Aradus robustus 2
A. robustus sur mon doigt – il s’agit d’un petit insecte
Aradus robustus 3
Même punaise sur une feuille – on peut apprécier sa forme très aplatie

C’était la première fois que j’observais ce groupe d’hémiptères. Il semble que de nombreux individus appartenant à cette famille soient rares, car ils possèdent des besoins très pointus : essences végétales dont l’aire de distribution peut être restreinte, arbres brûlés, stades précis de succession, etc. Par ailleurs, les espèces plus communes comme notre Aradus robustus se font tout de même discrètes, car elles se fondent à l’écorce des arbres et à la litière. Cela explique sans doute pourquoi on ne les voit pas couramment.

Ces punaises ne ressemblent pas à l’écorce des arbres par pur hasard : elles y vivent! Plus spécifiquement, elles se meuvent sous l’écorce des arbres malades ou morts à la recherche de succulents mycéliums (et parfois de leurs fruits, les champignons) dont elles se délectent. Étant donné que l’espace voué à la circulation entre l’arbre et l’écorce est plutôt exigu, le fait d’avoir une forme plate s’avère fort utile (l’un explique l’autre!). La longueur totale des individus n’est également pas très élevée : de 3 à 11 millimètres. Il s’agit donc d’assez petits insectes en général.

Fait intéressant : A. robustus est associé aux chênes et il y a un gros chêne qui surplombe ma piscine, endroit où j’ai découvert ladite bête! Marshall (2009) suggère d’ailleurs de chercher cette espèce commune en Amérique du Nord sous l’écorce de chênes morts. Vous pouvez compter sur moi, une fois l’été venu, pour aller sillonner le bois derrière ma demeure à la recherche de troncs morts jonchant le sol!

Pour terminer, si vous avez la chance d’observer ce discret hémiptère, dites-vous que, malgré son apparence, cette punaise est loin d’être « plate »!

 

Pour en savoir plus

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s