Vous vous souvenez sans doute que je vous avais parlé, il y a de cela quelques semaines, d’un charançon que mes parents avaient trouvé dans leur maison (chronique ici) en plein mois de janvier? Il semblerait que l’individu en question n’était pas seul. Mes parents en ont effectivement retrouvé trois autres depuis.


Quelle ne fut pas ma chance, lors d’une visite chez ces derniers, de tomber sur un cinquième individu moi-même! Mes parents ne parlent toutefois plus de chance, eux, puisque les bêtes en question sont accusées de dommages sur certaines de leurs plantes. Néanmoins, cela m’a permis de prendre de nouvelles photos de l’insecte et de juger de sa taille (environ un centimètre de long).
Mes parents avaient plusieurs questions pour moi. Tout d’abord, quel est le cycle de vie de ces animaux? Le fait d’en retrouver dans la maison à intervalles réguliers suggère qu’ils se seraient possiblement reproduits. Deuxièmement, les individus ont été aperçus se déplaçant à pied, mais jamais en train de voler… Celui que j’ai photographié a d’ailleurs passé beaucoup de temps à se balader sur ma main, sans jamais tenter de s’envoler. Bref, volent-ils? Troisièmement, comme je l’ai mentionné plus haut, mes parents ont observé des marques d’alimentation très distinctes sur leurs plantes. Est-ce attribuable aux charançons qu’ils ont retrouvés? Finalement, mes parents croient que les « bêtes » seraient surtout actives la nuit, puisqu’ils n’ont pas réussi à les observer sur leurs plantes en plein jour. Est-ce le cas?
Après avoir recueilli ces informations sur les habitudes présumées des envahisseurs – en plus d’avoir de nouvelles photos en main – je décidai de faire de nouvelles recherches. Celles-ci me permirent d’identifier plus précisément l’espèce en question. Il s’agirait très probablement du charançon noir de la vigne, Otiorhynchus sulcatus.
Ce sont toutes les pièces à convictions que j’ai amassées qui m’ont orientée vers ce « coupable »! Tout d’abord, il semblerait que les entailles que ces insectes produisent sur les plantes – en forme de croissant – soient caractéristiques. Ensuite, cette espèce de charançon est parthénogénique, signifiant que les femelles peuvent se reproduire sans mâles. Ceci pourrait expliquer le fait que mes parents en retrouvent régulièrement et en plein hiver… Il n’aurait suffit que de faire entrer un seul individu à l’automne pour se retrouver avec une petite famille… De plus, le charançon noir de la vigne ne vole pas et serait actif pendant la nuit, ce qui coïncide également avec nos observations.

Un grand mystère demeure : quel est le cycle de vie de cet insecte lorsqu’il se retrouve à l’intérieur pour passer l’hiver? Est-ce que l’invasion subie par mes parents est attribuable à un adulte qui s’est introduit dans la maison à l’automne et qui s’est ensuite reproduit? Est-ce que ce sont plutôt des oeufs qui ont été pondus dans quelques plantes qui ont séjourné à l’extérieur pendant l’été? Bien sûr, la principale préoccupation de mes parents est de savoir s’ils risquent éventuellement de se retrouver avec une colonie entière de charançons dans la maison. Malheureusement, tout ce que j’ai été en mesure de trouver comme information (Internet, livres) porte sur le cycle de vie de cette espèce à l’extérieur des maisons. Reste donc à mes parents d’examiner leurs plantes et de tenter de piéger les envahisseurs avant qu’ils ne fassent trop de dommages, à défaut d’en savoir plus!
Si jamais vous avez des pistes de solution – ou avez vécu un problème similaire – n’hésitez pas à m’écrire un commentaire!
Cela dit, je termine le tout avec un court film du charançon se baladant sur ma main! Notez comment il utilise ses antennes (elles bougent sans cesse) pour identifier vers où il doit aller.
Pour en savoir plus
- Article québécois sur le charançon noir de la vigne (PS – je n’ai pas été la seule à faire une « rimette » avec le mot charançon, si l’on se fie au titre de cette chronique): http://ruelleverte.wordpress.com/2008/08/24/un-charancon-sur-mon-balcon/
- Photos et informations sur otiorhynchus sulcatus : http://bugguide.net/node/view/7480
- Cycle de vie et dommages aux plantes: http://www.mortonarb.org/tree-plant-advice/article/761/black-vine-weevil-otiorhynchus-sulcatus.html
- Cycle de vie et dommages aux plantes: http://www.uri.edu/ce/factsheets/sheets/blackvineweevil.html
- Cycle de vie et dommages aux plantes: http://ohioline.osu.edu/hyg-fact/2000/2016.html
bonsoir, en faisant des recherches sur internet, car cela fait un certain temps que je trouve ces mêmes insectes chez moi, je ne sais pas d’où cela vient, je suis tombée sur votre article
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Merci pour le commentaire. Est-ce que vous en voyez beaucoup? Comme mentionné dans l’article, lesdites bêtes sont souvent introduites sous forme de larves dans des plantes qui ont séjourné à l’extérieur pendant l’été. Croyez-vous que cela est votre cas?
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Bonjour,
Cela fait une semaine que j’en retrouve une dizaine par jour chez moi … 3/4 le matin, 3/4 l’après midi, et 3/4 le soir … Je ne sais pas par où ils s’introduisent chez moi, et je désespère de trouver un remède miracle pour m’en débarrasser !! Avez vous plus d’infos maintenant quand a ce problème et votre expérience ?
J’ai effectivement rentré une plante ( hortensia ) de l’extérieur, mais cela fait maintenant 3 mois, et je n’en avait jamais vu avant !! et les feuilles ne sont pas « mangées » …
Merci pour vos infos.
Marie
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Bonjour,
Un conseil qui peut vous être utile, c’est d’identifier en un premier temps à quelle espèce de charançon vous faites affaire. Selon les espèces, les provenances peuvent être variées. À titre d’exemple, cet article de l’OPIE (http://www.insectes.org/insectes/questions-reponses.html?id_quest=218) parle de charançons qui viennent des denrées alimentaires ou de bois de chauffage entré dans la maison.
Une fois que vous avez identifié l’espèce, il vous sera plus facile de savoir s’il s’agit d’une espèce introduite avec votre plante ou si elle a été introduite avec une autre source.
L’étape suivante sera d’enrayer la source d’introduction (ex. : laisser le bois de chauffage dehors, nettoyer la terre de la plante entrée à l’intérieur, etc.).
Naturellement, si les individus sont en très grand nombre et qu’ils vous perturbent, je vous recommande de poser des questions à des exterminateurs professionels qui seront en mesure de vous soutenir davantage.
En espérant que ces quelques précisions vous aideront dans votre quête de solutions!
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Bonjour! comment s’est finalement soldée votre histoire? Je viesnde trouver quelques individus et leurs méfaitssur certaines de mes plantes intérieures et j’En suis un peu préoccupée. Votre histoire m’intrigue donc particulièrement! merci de votre aide!!
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Dans le cas des charançons trouvés par mes parents, ceux-ci ont fini par disparaître. On présume qu’il y avait plusieurs larves dans un pot de fleur et qu’elles ont fini par émerger sans toutefois pouvoir se reproduire. Le problème s’est réglé de lui-même après quelques semaines. En espérant que ce soit également le cas pour vous!
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Voici exactement le même problème qu’à la maison (comme mis dans le commentaire sous un autre article….), et à la lecture de tout cela, je penche très vraisemblablement pour une origine des bestioles dans la terre des plantes rentrées dans la maison. Espérons en effet que le pb se solde de lui même comme pour vos parents. Merci pour ce partage. Cela m’a permis de mettre un nom sur La Bête.
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Bonjour je viens de tomber sur votre article très intéressant .
Depuis voilà une semaine je trouve ce petit être qui rompent dans la chambre de ma fille ou bien dans la cuisine Elle ressemble à la votre sauf que celle-ci est Marron.
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