Il s’agit d’un fait bien connu : nous n’avons rien inventé! Les couleurs, les formes, les textures… La nature n’a rien laissé pour compte! C’est le cas d’une jolie chenille qui semble avoir fait l’objet d’un concours de peinture : la chenille du Cuculie de l’aster (Cucullia convexipennis).

Cette chenille, de la famille Noctuidae, porte effectivement de fort jolies couleurs : bandes rouges, noires, jaunes et blanches se côtoient à merveille! Ce n’est pas tout : ladite chenille est luisante, comme si on l’avait vernie!
L’adulte, quant à lui, se fait beaucoup plus discret et porte des tons de crèmes et de bruns (voir cette photo). Il s’agit d’un papillon nocturne.
Cette chenille spectaculaire est fréquemment la proie de mouches parasitoïdes de la famille Tachnidae. Ces mouches pondent leurs œufs sur les Cuculies. Les larves qui éclosent se nourrissent, en un premier temps, des tissus moins essentiels de la chenille, mais finissent par s’attaquer aux autres tissus ce qui – de toute évidence – s’avère fatal pour la pauvre bête.


Wagner (2005) précise que les plantes-hôtes par prédilection de cet insecte sont les asters (Asters spp.) et les verges d’or (Solidago spp.). C’est d’ailleurs sur un plan d’asters que j’ai pu observer le spécimen pris en photo. Je me baladais tranquillement dans un sentier pédestre situé le long de la rivière du Cap-Rouge, à Québec, lorsque j’aperçus un objet un peu plus gros dans un bouquet d’asters. Quelle ne fut pas ma surprise de voir cette reluisante et colorée chenille – que je ne connaissais pas encore! Celle-ci se laissa nonchalamment photographier – raison pour laquelle j’aime bien les chenilles, car elles font habituellement de bons sujets pour les photos!
Toujours selon Wagner, il semble que cette chenille ne soit pas abondante au point qu’il vaille la peine d’examiner systématiquement les plantes-hôtes branche par branche (ce que j’ai tenté de faire à l’occasion depuis ma découverte dans l’espoir de tomber sur un autre individu, mais en vain). Il indique tout de même que quelques coups de filet par-ci, par-là, pourraient permettre de capturer un ou deux individus. Bref, ce ne serait pas la plus commune des espèces, mais le fait de garder un œil ouvert quand vous passez près d’un bosquet d’asters ou de verges d’or pourrait s’avérer fructueux!
Pour en savoir plus
- Beadle, D. et S. Leckie. 2012. Peterson Field Guide to Moths of Northeastern North America. 611 p.
- Dubuc, Y. 2007. Les insectes du Québec. 456 p.
- Marshall, S.A. 2009. Insects. Their natural history and diversity. 732 p.
- Wagner, D.L. 2005. Caterpillars of Eastern North America. 512 p.
- Bug Guide. Species Cucullia convexipennis. http://bugguide.net/node/view/6725
- Lynn Scott’s Lpidoptera Images. Cucullia convexipennis. http://www.acleris.com/dls/10202.html
Cette histoire de mouches parasitoïdes me désole tellement… Bouh!!!!
Merci encore Caroline pour ta générosité. 🙂
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Triste, en effet. Une si belle bête! Et bienvenue, ça fait toujours plaisir de partager mes découvertes!
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