Des chenilles qui se déhanchent ?

Plus tôt cet été, une lectrice m’a écrit au sujet d’une observation singulière : des chenilles qui réagissent à l’unisson face à des cris et des sons soudains. Elle s’interrogeait sur la nature de cette réaction et son but.

Cette observation, soutenue par des vidéos disponibles sur YouTube, dont celle-ci mettant en vedette la livrée des forêts, a en effet de quoi à surprendre.

Mais pourquoi donc ces chenilles gigotaient-elles de la sorte ?

La livrée des forêts a fait l’objet de la vidéo YouTube mentionnée en début de chronique

J’ai feuilleté mes livres d’entomologie sans trouver de réponse claire…

Pourtant, j’ai découvert en fouillant sur Internet, en particulier dans des articles de périodiques scientifiques, qu’il s’agissait d’une réaction bien connue des chercheurs.

Effectivement, plusieurs articles scientifiques, dont quelques-uns cités dans la section « Pour en savoir plus » ci-dessous, rapportent des réactions de différentes espèces de chenilles – dont la très connue chenille du monarque – à diverses fréquences sonores. Les réactions sont déclenchées par une vaste gamme de sons incluant la voix humaine, la toux, les claquements de main, le trafic autoroutier et les avions.

Les réactions des chenilles à ces sons sont également variées. En plus des chenilles qui « dansent » et se tortillent, certaines peuvent entre autres figer, se laisser tomber au sol, contracter leur corps ou agiter des appendices d’apparence tentaculaires (exemple de l’espèce Furcula borealis).

Mais pourquoi donc afficher de telles réactions ?

Il semble que la réaction des chenilles aux sons subits ne soit rien de moins… qu’une stratégie de défense !

En effet, selon les sources consultées, les fréquences mises en cause concordent à celles produites par des prédateurs et des parasitoïdes aériens, plus particulièrement au son généré par le battement de leurs ailes.

La chenille du monarque peut, elle aussi, réagir aux sons soudains

Si l’on revient aux mouvements brusques mentionnés au début du présent billet, ils auraient donc pour effet de dérouter ou de secouer les invertébrés prédateurs ou parasitoïdes, qui ne seraient pas en mesure de compléter leur besogne. Par exemple, un insecte parasitoïde aura de la difficulté à pondre son œuf sur une proie qui se secoue. Et, fait intéressant, les études semblent démontrer que les fréquences auxquelles les chenilles sont les plus sensibles correspondent à celles émises par bon nombre de diptères et d’hyménoptères – des groupes qui comprennent plusieurs prédateurs et parasitoïdes de lépidoptères.

Vraisemblablement, la fréquence sonore générée par les cris d’un humain correspond à celle émise par ces prédateurs et parasitoïdes… et déclencherait donc le « déhanchement » noté chez les chenilles.

Mystère résolu !

Pour en savoir plus

Capsule vidéo : Mon premier élevage de chenilles – Partie 3

Élever des chenilles de l’œuf jusqu’au papillon ?

C’est fait !

Après la partie 1 et la partie 2, préparez-vous à cette grande finale où vous verrez si j’ai réussi l’expérience avec l’ensemble de mes chenilles.

Je vous explique aussi ce que j’en ai retiré d’utile, en espérant que cela pourra vous guider si vous tentez l’expérience.

Quelques clins d’œil comiques vous y attendent également !

Prêt pour le visionnement ? Suivez le lien YouTube ci-dessous !

Une collection d’insectes… sans en tuer directement?

Faire une collection d’insectes (et autres invertébrés) sans tuer de nouveaux organismes, est-ce possible?

Oui, pourquoi pas!

C’est ce que je vous présente dans le cadre de cette vidéo prise lors d’un Facebook Live le 11 décembre 2021.

Je vous donne quelques conseils pour savoir où regarder… et je vous montre des spécimens à l’appui! Le tout appuyé de quelques sympathiques anecdotes!

Bon visionnement!

Capsule vidéo : Mon premier élevage de chenilles – Partie 2

Avez-vous déjà élevé des chenilles ?

Cet été, c’est ce que j’ai fait. Pour la première fois !

Je vous ai déjà fait part de la première partie de cette expérience il y a quelques semaines.

Passons à la seconde portion, où les chenilles sont de plus en plus dodues… et nécessitent de plus en plus de soins !

Vous y verrez notamment comment je m’y prenais pour nettoyer leur « vivarium » et à quel point elles étaient gloutonnes !

Et l’aventure ne se termine pas là…

Vous voulez en voir plus ? Jetez un coup d’œil ci-dessous à la « partie 2 » relatant mon premier élevage de chenilles !

Capsule vidéo : Mon premier élevage de chenilles – Partie 1

Cet été, j’ai eu la chance de réaliser mon tout premier élevage de chenilles.

L’activité m’a permis de prendre de multiples photos et vidéos, que je vous présente avec plaisir dans le cadre de cette première capsule décrivant les péripéties d’un élevage de chenilles à partir de zéro.

La vidéo se termine avec une question pour vous : combien croyez-vous que nous avons amené de chenilles en vacances avec nous autour du Québec ?

Vous pouvez répondre à cette question dans la section des commentaires liée à la capsule YouTube ou sur la page Facebook DocBébitte !

Bon visionnement !