Les Odonates, Partie 1 : Des fossiles volants

Aujourd’hui, je veux vous entretenir sur un groupe coloré et bien connu d’insectes, les odonates. Il s’agit, en fait des libellules et des demoiselles!

Libellule lydienne
Libellule lydienne (Anisoptère, famille des Libellulidae)

Je comptais initialement vous parler à la fois du cycle de vie adulte et larvaire des 0donates, mais j’ai vite réalisé que j’avais trop de choses à vous écrire sur ce sujet! J’amorce donc cette première chronique en vous parlant des adultes, que vous connaissez sans doute plutôt bien. Les larves, quant à elles, évoluent en milieu aquatique et restent souvent méconnues. Elles feront l’objet de la chronique de la semaine prochaine.

C’est un article sur lequel je suis tombée la semaine dernière qui m’a donnée envie de vous parler de ces superbes insectes. Cet article (ici) explique à quel point les odonates sont de redoutables chasseurs. En effet, une nouvelle étude a observé que le taux de succès des odonates, lorsque vient le temps de capturer une proie, serait de plus de 95%. En comparaison, les lions auraient un taux de succès d’au plus 25%, alors que les requins réussiraient à satisfaire leur appétit environ 50% du temps. Les odonates constituent donc une menace importante pour maringouins, mouches et autres petits insectes du genre.

Demoiseille Calopterigidae
Demoiseille bistrée (Zygoptère, famille des Calopterygidae)

Mais qu’est-ce qui en fait d’aussi redoutables prédateurs? Les odonates sont tout d’abord dotés d’énormes yeux. Combinés à la faculté de tourner leur tête sur pratiquement 360 degrés, cela en fait des insectes munis d’une excellente vision. Les ailes des odonates fonctionnent également de façon indépendante (contrairement, par exemple, aux papillons). Cela les rend extrêmement manœuvrables et ils peuvent « tourner sur un dix cent », comme le veut l’expression! De plus, ils peuvent atteindre une vitesse de 70 km/h, ce qui ne laisse pas beaucoup de temps à leurs proies pour réagir.

Autre fait : le thorax des odonates est orienté de sorte à ce que leurs pattes soient dirigées vers l’avant, pouvant ainsi former un petit « panier » supplémentaire pour ramasser les insectes qui ne se retrouveraient pas tout à fait vis-à-vis leur bouche. Et que dire de cette bouche… Ce n’est sans doute pas un hasard si le terme odonate, qui prend son origine du mot Grec Odon, signifie « dent ». Il réfère en effet aux mâchoires acérées et proéminentes de ces insectes! Oh, Odonates! Comme vous avez de grandes dents!

Libellue Sympetrum
Sympétrum sp. (Anisoptère, famille des Libellulidae)

Finalement – et c’est sur ce sujet que l’article mentionné plus tôt met l’emphase – les odonates ont la capacité de se concentrer sur une proie, ainsi que de « calculer » la trajectoire de cette dernière afin de s’orienter en conséquence. Selon l’article, cette capacité de concentration s’apparenterait à celle d’un humain essayant d’écouter une conversation lors d’un bruyant cocktail. Équipés ainsi, il devient facile de comprendre pourquoi les odonates n’échouent pas souvent!

Les odonates se divisent en deux sous-groupes, les anisoptères (libellules) et les zygoptères (demoiselles). Ces deux sous-groupes se distinguent facilement. Les demoiselles possèdent un corps frêle et elles maintiennent habituellement leurs ailes jointes et repliées au-dessus de leur corps. En revanche, les libellules sont plus robustes et tiennent leurs ailes ouvertes à l’horizontale de chaque côté de leur corps. Ces différences sont également perceptibles chez les larves, ce que je discuterai la semaine prochaine!

Pour terminer, je parle de « fossiles volants » dans le titre de ma chronique. Ce n’est pas par pur amusement! L’ordre des odonates n’est effectivement pas né de la dernière pluie! Les premiers odonates auraient sillonné le ciel il y a quelque 300 millions d’années. Bien que très similaires en apparence à nos odonates modernes – comme en témoignent plusieurs fossiles retrouvés – les odonates préhistoriques atteignaient toutefois une taille considérable : plus de 70 cm! Imaginez des libellules, à l’appétit vorace, aussi longues que votre bras!

Quoiqu’on en dise, les odonates sont bien appréciés pour leur appétit, en particulier lors de chaudes soirées d’été. Ils contribuent à nous débarrasser efficacement – et de façon entièrement écologique – d’espèces peu désirables, telles maringouins, mouches noires et autres petits vampires ailés! Bon appétit, les amis!

Pour en savoir plus

Une réflexion sur “Les Odonates, Partie 1 : Des fossiles volants

  1. Pingback: Découvrez la double vie de la libellule - Science et vie Junior

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s