Le printemps est enfin de retour! La neige a fondu et c’est le temps de jouer dans nos plates-bandes. Nous ne sommes pas les seuls à « reprendre vie » après ce long hiver! Les insectes aussi attendaient le dégel avec impatience!


En relevant l’épaisse couche de feuilles qui recouvrait mes plates-bandes, j’ai eu la chance cette année d’observer plusieurs invertébrés qui y étaient encore tapis. Visiblement, certains d’entre eux venaient à peine d’émerger de leur torpeur hivernale.
C’est le cas de plusieurs punaises – des hémiptères de la famille des Pentatomidae. Alors que je les découvrais, plusieurs de celles-ci étaient rigides, d’apparence morte. Toutefois, les chauds rayons du soleil avaient tôt fait de les réanimer. Malheureusement, plusieurs d’entre elles ne bougeaient plus et, parfois, étaient fort abîmées : leur carapace dure dépourvue de membres était la seule trace de leur présence passée. Ces dernières n’avaient pas été en mesure de passer au travers du rude hiver.
Au total, ce sont six carcasses de punaises vertes (Acrosternum hilare) que je récupérai pour ma collection, alors qu’une quantité équivalente s’envolait ou se laissait dorer au soleil le temps de quelques clichés. Je mis également la main sur quatre autres punaises vivantes, soit trois punaises euschistoïdes (Euschistus servus euschistoides) et une punaise diminuée (Banasa dimidiata), toutes aussi pressées de se délier les ailes. Vous pouvez en témoigner en visionnant une des vidéos que j’ai prises (insérée à la fin de la présente chronique).
Également, quelques chenilles furent dérangées par mon ménage printanier. C’est le cas de deux spécimens d’Isia Isabelle et de nombreux autres individus que je n’ai pu encore identifier. La litière de feuilles leur aura visiblement servi d’abri hivernal.


Que dire des très nombreux détritivores découverts – dont beaucoup étaient déjà actifs? J’ai parlé de plusieurs d’entre eux l’an dernier (voir cette chronique). À cette liste s’ajoutent deux larves de tipules. J’avais antérieurement parlé de cette famille de diptères (cet article), mais n’avais pas de photographies des larves à l’appui. C’est maintenant chose faite! Les larves de tipules, bien qu’elles ressemblent à des chenilles, sont faciles à identifier. Si vous en voyez, vous les reconnaîtrez par leur étrange arrière-train en forme d’étoile. Elles sont aussi dépourvues de pattes, contrairement aux chenilles, et leur tête est rétractable (voir une des vidéos à la fin de la chronique).
À toutes ces sympathiques bêtes s’ajoutaient quelques araignées. En particulier, plusieurs araignées-loup (Lycosidae) sillonnaient mes plates-bandes, sans doute en quête d’un repas. Ces dernières sont faciles à reconnaître si vous daignez les regarder de près. Elles sont munies d’une paire d’yeux assez haut perchés et situés de chaque côté de leur tête. Ce sont également très souvent celles-ci que l’on voit courir rapidement au sol, car elles y chassent! Une autre sorte d’araignée que j’ai retrouvée sous les tas de feuilles jonchant mes plates-bandes est l’araignée-crabe (Thomisidae). Ce groupe aussi est facile à reconnaître, puisque les pattes d’avant sont plus larges que les pattes d’arrière, l’abdomen est plus trapu et la silhouette ainsi créée fait penser à un crabe (voir la troisième vidéo à la fin de la chronique). Ce qui est étonnant à propos de cette famille d’araignées est que certaines d’entre elles sont susceptibles de se fondre dans leur environnement en changeant tout simplement de couleur, à l’instar d’un caméléon (voir ce précédent billet). Très pratique pour demeurer immobile à l’affût d’une proie, n’est-ce pas?
Bien que le ménage du printemps – version « extérieur de la maison » – tire à sa fin, je sais que l’été recèlera d’autres fascinantes découvertes de ce type. Que de plaisirs en perspective!
Et vous, que cachent vos plates-bandes?
Vidéo 1. Punaise Euschistoide se déliant les ailes
Vidéo 2. Larve de tipule – on peut voir sa tête rétractable
Vidéo 3. Araignée-crabe se déplaçant au sol
Pour en savoir plus
- Bradley, R.A. 2013. Common spiders of North America. 271 p.
- Dubuc, Y. 2007. Les insectes du Québec. 456 p.
- Wagner, D.L. 2005. Caterpillars of Eastern North America. 512 p.
Bonjours et bravo pour ce site qui est génial ! J’ai photographie cette bébête qui ressemble a une punaise mais impossible de trouver son nom .Une petite idée pour faire avancer le schmilblick ?
https://500px.com/photo/276301555/ready-for-war-by-brunolestrade?ctx_page=1&from=user&user_id=20685607
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Il s’agit certainement d’une nymphe de punaise (ses ailes ne sont pas encore développées, d’où le fait qu’on sait qu’il s’agit d’une nymphe). Elles sont un peu plus difficiles à identifier à ce stade et je ne suis pas très versée dans ce groupe. Vous pourriez essayer sur le site https://www.facebook.com/groups/photosinsectesduquebec/ s’il s’agit d’un insecte photographié au Québec. On y retrouve des spécialistes de divers groupes d’insectes qui sauront sans doute vous aiguiller!
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