Festival des insectes 2017 : jamais deux sans trois!

Vous vous demandiez peut-être pourquoi je n’avais pas publié de chronique complète DocBébitte au courant des dernières semaines? J’étais affairée à préparer une conférence, ainsi que du matériel entomologique que je comptais présenter lors de la troisième édition du Festival des insectes à l’Aquarium du Québec.

Cet événement, organisé conjointement par La Bibitte Mobile et l’Aquarium du Québec, en est un très attendu dans la région chaque année. À l’instar de 2015 et de 2016, je vous brosse à nouveau le portrait des attractions dont on pouvait profiter.

Festival2017_Spécimens
Spécimens vivants et naturalisés se côtoient
Festival2017_Victor
Comme à chaque année, Victor l’Insecteur charme l’auditoire
Festival2017_Volière
Volière à papillons

Comme chaque année, un kiosque de dégustation d’insectes permettait aux audacieux de croquer quelques arthropodes cuisinés. Pour ma part, j’ai engouffré quelques grillons à la lime, ainsi que deux morceaux de galette aux grillons. J’aurais volontiers dégusté les grillons au chocolat et au caramel, mais je dus passer mon tour à cause de restrictions alimentaires temporaires pour petits problèmes de santé (oui, vivre sans chocolat semble possible!). J’ai particulièrement aimé la galette – d’où la récidive!

Une quantité impressionnante d’invertébrés naturalisés était également étalée pour le plaisir de nos yeux. Certains individus étaient même en vente pour les participants avides d’augmenter la taille de leur propre collection.

De plus, il était possible d’observer et de manipuler diverses espèces d’invertébrés bien vivants. C’est ainsi que je pus constater que la force des pinces d’un scorpion équivaut à celle d’une écrevisse québécoise! Le scorpion que j’avais entre les mains ne voulait visiblement pas quitter une DocBébitte aussi chaleureuse! Ce dernier s’accrocha effectivement avec force à mon doigt lorsque le bénévole responsable des manipulations tenta de le reprendre par le bout de l’abdomen. Heureusement, cette petite aventure me permet maintenant de dire aux gens qui ont peur de se faire pincer qu’il n’y a aucune inquiétude à avoir! J’ai survécu!

Malgré les risques très faibles d’incidents, des insectes un peu moins intimidants étaient tout de même disponibles aux fins de manipulation : chenilles, ténébrions et papillons qui, pour leur part, se laissaient admirer dans une volière où l’on pouvait circuler à souhait. La volière à papillons était située dans un bâtiment où il était aussi possible d’épingler ses propres insectes ou encore de confectionner des colliers à l’aide d’insectes naturalisés.

Pour couronner le tout, des conférences enrichissantes et divertissantes étaient offertes en rotation sous un chapiteau. Je dois avouer avoir été charmée par le dynamisme et l’aisance des différents conférenciers de milieux et d’âges variés. J’ai beaucoup appris. En outre, saviez-vous que certains insectes se font exploser la tête pour protéger leur colonie, qu’un ver coupé en deux ne forme pas deux vers contrairement à ce qu’en dit le mythe associé… Ou encore que certains entomologistes ont passablement peur des araignées? Je ne nommerai personne! Votre humble chroniqueuse faisait partie de la distribution. Je me suis en effet amusée à entretenir les visiteurs sur mon dada : les invertébrés aquatiques!

Je vous invite à jeter un coup d’œil à la galerie photos qui offre quelques souvenirs de l’événement. J’en reviens personnellement énergisée… et prête pour la 4e édition! À l’année prochaine!

 

Galerie photos

Festival2017_YDubuc
Présentation sur les papillons de la famille Saturnidae, par Yves Dubuc
Festival2017_JMBeland
Jean-Michel Béland nous a fait découvrir les super pouvoirs des insectes!
Festival2017_ACotton-Gagnon
Anne Cotton-Gagnon brise plusieurs mythes sur les invertébrés
Festival2017_LLeclerc
Ludovic Leclerc parle du mimétisme et des techniques de défense
Festival2017_NBedard
Nicolas Bédard relate son voyage au Costa-Rica
Festival2017_POOuellet
Sous le thème « perles de volcans, explosions de couleurs structurales », Pierre-Olivier Ouellet nous parle des « bijoux » d’invertébrés!
OLYMPUS DIGITAL CAMERA
DocBébitte en pleine action! Merci à Gilles Arbour pour ce cliché!
Festival2017_Goliath
L’impressionnante mygale Goliath de Victor L’Insecteur
Festival2017_Scorpion
Scorpion que j’ai pu manipuler (avant qu’il ne me pince!)
Festival2017_Dégustation1
Kiosque de dégustation
Festival2017_Dégustation2
Grillons à la lime ou galette aux grillons? Seriez-vous tentés?

Comment les insectes (et autres invertébrés) survivent-ils à l’hiver?

Le feu danse dans la cheminée, mais dehors les invertébrés tremblent de froid! En effet, alors que nous nous retrouvons au chaud dans nos demeures, les invertébrés, eux, doivent trouver d’autres moyens pour survivre au rude hiver.

Contrairement à nous (ou disons, à la plupart d’entre nous, car ceux qui me connaissent bien savent à quel point je suis frileuse!), les insectes sont des organismes à sang froid dont la température corporelle est la même que celle du milieu extérieur. Ils ne produisent pas de chaleur eux-mêmes et ont besoin d’une source externe pour se réchauffer. Par conséquent, ils doivent user de différentes stratégies pour survivre pendant la saison froide. Celles-ci sont nombreuses et je tenterai de vous en dresser un portrait dans les prochains paragraphes!

Coccinelle asiatique
Les coccinelles asiatiques multicolores cherchent à entrer dans nos demeures pour éviter le froid

Tout d’abord, quoi de mieux pour se réchauffer que de se faufiler dans nos chaudes demeures? Plusieurs invertébrés réussissent effectivement à s’introduire dans nos maisons pour y passer l’hiver. Il peut s’agir entre autres d’araignées, de mouches ou encore des fameuses coccinelles asiatiques multicolores. Ces dernières sont reconnues pour leur aptitude à trouver refuge par dizaines dans certaines maisons moins bien isolées. Parfois, elles deviennent même des pestes par leur grand nombre.

D’autres invertébrés cherchent aussi à fuir le froid, sans toutefois s’introduire dans nos demeures. Ils se dénichent ou se fabriquent des abris afin d’échapper aux conditions extrêmes. Par exemple, plusieurs trouveront refuge dans la litière au sol, dans l’écorce des arbres ou sous des pierres. Malgré tout, ces derniers s’avèrent exposés à des températures relativement froides et plusieurs ont élaboré une stratégie complémentaire afin d’éviter de geler : ils remplacent les molécules d’eau retrouvées dans leurs cellules par des molécules qui ne gèlent pas tel du glycérol. Bref, ils se retrouvent avec de l’antigel dans leurs tissus, ce qui les empêche de geler!

Une autre tactique visant à fuir le froid consiste à s’enfouir dans le sol, sous la limite de gel. C’est le cas notamment de certaines larves bien connues de coléoptères que l’on appelle les vers blancs (larves de hanneton). Les fourmis et les termites ont également adopté cette stratégie. De plus, ces dernières réussissent à maintenir des températures confortables en se réchauffant les unes les autres. C’est l’avantage de vivre en communauté.

Monarque_BL
Le papillon Monarque parcoure des milliers de kilomètres afin de fuir le froid

Il en est de même pour les abeilles, qui se blottissent les unes contre les autres afin de se réchauffer. Elles parviennent à maintenir des températures plus élevées dans leurs ruches en formant un noyau compact et en produisant des vibrations constantes à l’aide des muscles situés à la base de leurs ailes (jusqu’à 35 °C au centre du noyau). Elles bougent également continuellement, de sorte que les abeilles en périphérie puissent se retrouver au centre et vice-versa.

Toutefois, plusieurs invertébrés craignent le froid à un point tel qu’ils décident tout simplement de migrer vers le sud, à l’instar de certains d’entre nous qui allons trouver refuge dans de chaudes destinations vacances! Le meilleur exemple est sans contredit celui du papillon Monarque. Ce papillon peut parcourir quelques milliers de kilomètres afin d’atteindre le Mexique, tout cela pour échapper au froid!

Bien que beaucoup d’invertébrés fuient le froid, certains y font directement face. C’est le cas de la chenille Gynaephora Groenlandica (Arctic woolly bear), retrouvée notamment au nord du Québec. Lorsqu’arrive l’hiver, elle ralentit son métabolisme au point où son cœur arrête de battre. C’est alors qu’elle gèle en entier! Au printemps venu, elle dégèle et se remet à vivre et à manger… Bref, elle revient pratiquement d’entre les morts! Je vous recommande de visionner cet épisode de Découverte (vers 19 minutes et 30 secondes) pour en savoir plus. À noter que les adeptes de cette stratégie sont également en mesure de produire des molécules « antigel » telles que le glycérol, comme chez certains invertébrés qui, de leur côté, évitent toutefois de geler en entier. Dans le cas de G. Groenlandica, cet antigel protégerait certains tissus et cellules plus fragiles.

Isia isabelle
La chenille de l’Isia isabelle tolère le froid; elle peut « geler », enfouie dans la litière au sol

Finalement, plusieurs invertébrés ne survivront pas à l’hiver. Leur stratégie? Ils pondent leurs œufs – un stade de vie généralement moins vulnérable – et les entreposent à l’abri du froid. Ainsi, plusieurs espèces survivront à l’hiver sous forme d’œufs ou de cocons, cachés sous les pierres et les troncs morts. C’est le cas notamment de la mante religieuse, qui pond ses œufs et les dispose dans une oothèque, une sorte de cocon protecteur. Les œufs s’y retrouvent à l’abri du froid et des prédateurs.

Plusieurs insectes passeront aussi la saison froide sous forme de larves. De bons exemples sont les larves d’insectes aquatiques, comme les libellules et les éphémères. En vivant sous l’eau, elles parviennent à échapper aux rigueurs du climat hivernal. Il en est de même pour de nombreuses espèces de papillons, dont les chenilles trouveront refuge dans la litière au sol (notamment la chenille de l’Isia isabelle).

Bref, j’ai réalisé en effectuant des recherches pour la présente chronique que les tactiques élaborées par les invertébrés pour survivre à l’hiver sont très nombreuses. Je n’ai donc pu réaliser qu’un survol de la question! Je vous invite à consulter les sources suggérées à la fin de la présente chronique si vous souhaitez en savoir plus!

Cela dit, je vous souhaite un bon début d’année 2014, bien au chaud dans vos foyers!

Pour en savoir plus

Un nouveau blogue!

Pteronarcys (Photo par Nicolas Beaumont-Frenette)

Et oui! Après de mûres réflexions, j’ai pris la décision de lancer un blogue sur les invertébrés.

Semaine après semaine, je tâcherai d’ajouter des photos d’insectes et d’invertébrés de toutes sortes et de vous décrire leurs particularités, incluant qui ils sont, leur rôle dans les écosystèmes terrestres ou aquatiques, ainsi que quelques faits intrigants à leur sujet!

En espérant le tout instructif!

Bonne lecture!